Étude de la biodiversité dans les parcs et jardins historiques
La deuxième Journée de rencontre des acteurs de terrain aura lieu à Beez le 11 avril prochain.
Ouverte à tous et gratuite
Programme et inscription : https://www.billetweb.fr/journee-bio-pat-2025
Contexte
Associant patrimoine naturel et culturel, les parcs et jardins historiques constituent des milieux fortement anthropisés accueillant paradoxalement différentes formes de nature. En tant que réservoirs de nature, ils contribuent qualitativement et quantitativement au maintien d'un capital de biodiversité et au développement de réseaux écologiques intégrés dans le territoire. Les choix posés en matière d'entretien et de gestion de ce patrimoine culturel et naturel peuvent même conduire à un accroissement de la diversité biologique présente. Au-delà de leurs valeurs hautement culturelles qui en font des témoignages patrimoniaux de génération en génération, les parcs historiques accueillent de nombreuses fonctions essentielles de production (potagers, vergers, pépinières, boisements forestiers), de régulation (réseaux hydrauliques) ou encore socioculturelles (art, loisirs actifs, détente, bien-être).
La diversité des milieux abrités propices à certaines espèces de faune et de flore fait des parcs historiques des lieux privilégiés pour le développement de réseaux écologiques intégrés susceptibles de contribuer aux engagements de l’Union européenne en matière de restauration de la nature. En réponse aux effets déjà perceptibles du dérèglement climatique (perte de diversité floristique, assèchement des réseaux d’alimentation et des sols, multiplication des problèmes sanitaires touchant le patrimoine végétal), l’approche intégrée encourage un renforcement de la biodiversité déjà présente à travers une évolution de la gestion, durable (terrain, …) en complément d'actions ciblées en faveur de la biodiversité mais également soutenable par les acteurs de terrain. Concilier gestion du patrimoine culturel et naturel pourrait contribuer à rendre les parcs historiques plus résilients faces à ces perturbations.
Le projet porte sur une sélection de parcs et jardins historiques (privés/publics) représentative du patrimoine paysager du pays dans sa grande diversité historique, paysagère et contextuelle. A cet effet, un appel a été lancé aux propriétaires et/ou gestionnaires désireux de s’intégrer dans la démarche en acceptant que leur propriété ou le bien dont ils sont en charge fasse l’objet d’études exploratoires destinées à alimenter les différents objectifs du projet.
Objectifs
Scientifiques : évaluation comparative de la biodiversité présente dans les parcs et jardins historiques – définition d’un cadre de référence (indicateurs de biodiversité / niveaux de gestion) – appliquée à un nombre limité de parcs historiques avec un focus sur la biodiversité des zones humides (bassins, étangs, ruisseaux, …) à travers des campagnes d’échantillonnage.
Le projet vise à coconstruire un outil de gestion des parcs historiques, à tester celui-ci sur un certain nombre de cas d'étude et à le rendre appropriable et utilisable par les acteurs de terrain.
Sensibilisation des acteurs de terrains (propriétaires et gestionnaires) aux notions de biodiversité. Accompagnement dans l’objectivation des valeurs de biodiversité dans une perspective de gestion durable et soutenable des parcs historiques.
Formation des étudiants en architecture des jardins, architecture du paysage et bioingénieurs à la gestion des patrimoines culturel et naturel des parcs et jardins historiques dans le contexte de l’érosion de la biodiversité et du dérèglement climatique (résilience).
- Coordination
Nathalie de Harlez de Deulin, historienne des jardins, PHD en Histoire, Art et Archéologie, maître assistante HECh (Gembloux) : maître-assistante Haute Ecole Charlemagne (Gembloux) : https://www.nathaliedeharlezdedeulin.be/ - Chercheurs associés
- Alexis Billon, master en Architecture du Paysage (ULiège), maître assistant à la HECh (Gembloux)
- David Cammaerts, master en Sciences biologiques (ULB), diplôme d’Études spécialisées en Gestion de l’Environnement et Aménagement du Territoire (ULB/IGEAT). - Collaborateur(s)
Ludovic Sartiaux, master en Sciences biologiques (ULB)
- Grégory Mahy, master bioingénieur, professeur ordinaire ULiège, Axe Biodiversité & Paysage : https://www.gembloux.ulg.ac.be/biodiversite-et-paysage/accueil/
- Sylvain Boisson, master bioingénieur, PHD en restauration écologique, ULiège, Axe Biodiversité & Paysage
- Ghislain d’Ursel, propriétaire et gestionnaire du domaine du château de Hex (Heers)
- Louis le Hardÿ de Beaulieu, propriétaire et gestionnaire du domaine du Bois-Lombut à Gosselies (Charleroi)
- Cédric Vanneste, coordinateur de projet I Climat, environnement & biodiversité à la Fondation Roi Baudouin.
En 2023-2025, de nouvelles études de parcs et jardins seront menées et associées à un focus sur la biodiversité des zones humides. Celles-ci permettront les développements suivants :
- améliorer l'outil d'évaluation de la biodiversité coconstruit durant la phase exploratoire (2021-2022) ;
- apporter un éclairage spécifique sur la faune (macro-invertébrés) et la flore (macrophytes) des zones humides (bassins, étangs, ruisseaux, etc.) ;
- définir des typologies communes aux diverses composantes des parcs étudiés, tenant compte de leurs spécificités matérielles et fonctionnelles ;
- tester l'implémentation de ces typologies dans une application .... d'une application numérique dédiée à la gestion de la biodiversité (BioPlanner) développée au sein de l'Axe Biodiversité & Paysage de Gembloux Agro-Bio Tech.
En partenariat avec l'Agence wallonne du Patrimoine (AWaP), une deuxième Journée de rencontre des acteurs de terrain sera organisée le 11 avril 2025 lors de laquelle les chercheurs présenteront les premiers résultats des nouvelles études de cas menées en 2023-2024, les développements de l'outil de gestion et son application aux parcs historiques.
En juillet 2021, un appel a été lancé aux propriétaires et/ou gestionnaires désireux de s’intégrer dans le projet en acceptant que leur propriété ou le bien dont ils sont en charge fasse l’objet d’études exploratoires de terrain par l’équipe de recherche et, occasionnellement, de visites encadrées de groupes d’étudiants, répondant aux différents objectifs du projet. Depuis octobre 2021, une vingtaine de parcs historiques ont fait l'objet d'études dans le cadre du projet, de travaux de fin d’études et/ou de dossiers pédagogiques.
Plus de 80 propriétaires et gestionnaires de parcs et jardins historiques ont répondu à l’appel à participation sur base volontaire (lancé en juillet 2021).
Tous ont été invités à participer aux différentes activités et objectifs du projet, en particulier :
- alimenter les travaux et analyses de terrain réalisés par les groupes d’étudiants sur une sélection de parcs et de jardins historiques, encadrés pédagogiquement par les enseignants de la HECh et de l’ULiège (Voir onglet : Activités pédagogiques).
Les données individualisées qui auront été récoltées dans le cadre de ces études de terrain serviront exclusivement à nourrir la recherche elle-même. Elles ne seront pas communiquées à des tiers sans l’accord des propriétaires ou gestionnaires et ne les engagent pas dans une quelconque obligation de gestion imposée.
- répondre à une enquête sur la perception de la biodiversité dans les parcs historiques (2021-2022).
L’enquête a été mise en ligne début décembre 2021 par des étudiants de 2e master en Gestion des forêts et des espaces naturels (Bio-ingénieur GFEN) sous la direction du professeur Grégory Mahy. Les résultats ont été présentés lors de la Première Journée de rencontre des acteurs de terrains organisée à Namur en avril 2022 (voir onglet : Événements et rencontres)
- participer à la première Journée de rencontre des propriétaires/gestionnaires (avril 2022)
L’objectif principal de cette manifestation était d’informer les propriétaires et gestionnaires de parcs et jardins historiques désireux de s’inscrire dans une démarche de connaissance des valeurs de biodiversité de leur propriété et de la gestion durable de leur patrimoine historique et paysager, des objectifs scientifiques et de la finalité du projet Bio/Pat. Les interventions visaient la communication autour de projets exemplaires menés dans des domaines historiques belges ou français (privés/publics), le partage de bonnes pratiques, la création d’un réseau d’experts et praticiens formés à la gestion écologique en parcs historiques.
Depuis 2021, plusieurs promotions d’étudiants de la Haute Ecole Charlemagne (bachelier en Architecture des jardins, Gembloux) et de l’Université de Liège, Gembloux AGT (master en Architecture du paysage et master Bio-ingénierie/Gestion des forêts et des espaces naturels) ont réalisé, en concertation avec les propriétaires/gestionnaires locaux, des études ciblées sur une sélection de parcs et jardins historiques situés dans les trois Régions du pays.
En fonction des exigences pédagogiques et des contenus des enseignements concernés, les travaux visaient différents axes de recherche :
- réalisation d’inventaires de terrain et d’analyses cartographiques ;
- analyse des valeurs paysagères et patrimoniales spécifiques des parcs étudiés ;
- identification de conflits potentiels de gestion de la biodiversité présente face aux exigences/contraintes de la conservation d’un patrimoine historique et paysager protégé ;
- analyse de l’état du réseau écologique existant et de la place des parcs historiques dans ce réseau ;
- formulation d'actions ciblées en faveur de la une ;
- évaluation de l’apport d’un trame des parcs et jardins historiques au sein du réseau écologique actuel (arrêté du 9/05/2019) ;
- orientations de gestion spécifique touchant le patrimoine végétal et la biodiversité présente et potentielle.
Une présentation de travaux a été organisée le 3/12/2021 à Gembloux, à laquelle ont participé une cinquantaine d’étudiants et plusieurs enseignants.
Entre 2022-2024, plusieurs travaux de fin d'études d'étudiants en architecture du paysage ont permis de faire évoluer le projet de recherche Bio./Pat.
- Communiqué de presse (avril 2022)
- Dossier de presse (avril 2022)